interview réalisée par Stéphanie Véron l'ESSOR
Franck Schell vous avez pris la présidence de l’UNPI, l'Union nationale des propriétaires immobiliers Loire Haute-Loire, quel est votre parcours ?
J’ai rejoint l’UNPI en 2020 et j’ai pris la présidence en octobre 2023. Je suis architecte encore en activité à Saint-Étienne. Je me qualifie de "touche à tout" mais j’apprécie particulièrement le patrimoine bâti ancien. J’ai baigné un peu dans ce milieu, ma mère a été durant 30 ans administratrice de l’UNPI.
Avec 100 000 adhérents au national et 1 500 en local, vous portez la voix des propriétaires. Laquelle ?
Il s’agit de nous faire entendre mais surtout comprendre.
On intègre au sein de notre conseil d’administration l’Unis et la Fnaim (des organisations de professionnels de l’immobilier; NDLR). On partage ensemble des informations et nos soucis du quotidien.
Les trois lettres qui nous stressent un peu aujourd’hui, c’est le DPE (diagnostic de performance énergétique).
La loi Climat et résilience de 2021 donne des contraintes aux propriétaires. Nous pensons d’ailleurs qu’il n’est pas des plus adaptés. On se rend compte, que sur un même logement, vous pouvez avoir trois diagnostics différents.
Les immeubles d’avant 1948 représentent 30 % de la propriété soit 10 millions de logements. 60 % d’entre eux sont classés en passoire thermique. Mais on ne peut pas emballer tous les immeubles en faisant de l’isolation par l’extérieur. Le bâti ancien doit respirer. Ne cherchons pas à faire une France moche.
A noter que l’UNPI a fait partie des tours de table au ministère pour tendre vers un assouplissement du DPE sur les petites surfaces.
La question de la hausse de la taxe foncière vous agite un peu aussi ?
Les propriétaires ne doivent pas être pris pour la variable d’ajustement des dépenses des élus. Un bien se gère comme une petite entreprise, et les augmentations de loyers ne sont pas si mirobolantes que ça. Au bout d’un moment, on use le propriétaire mais l’État ne peut pas se passer de la propriété privée. Nous allons dénoncer ces augmentations importantes notamment à Saint-Étienne.
Vous avez renouvelé deux conventions, de quoi s’agit-il ?
La première est une convention pluriannuelle d’objectifs sur la période 2023/2025 avec l’Anah. Il s’agit de pouvoir apporter un premier niveau de conseil à nos adhérents sur les aides à la rénovation, en particulier Ma Prime Rénov. Nous regardons aussi si nous pourrons à l’avenir être accompagnateur. L’autre convention est nouée avec Action logement, pour informer le propriétaire bailleur des garanties offertes par Visale.
Quels projets portez-vous pour la chambre départementale ?
Je souhaite impulser un redéploiement sur les territoires et créer des pôles de compétences. Nous animerons aussi peut-être des actions par visioconférence, en plus des permanences, pour créer du lien. Enfin, nous allons engager une réfection des locaux de la chambre.
Propos recueillis par Stéphanis Véron l'ESSOR