L’élu entend aussi mettre fin aux détournements illégaux du bail à mobilité qui voient des propriétaires peu scrupuleux demander à leur locataire de quitter le logement au mois de juin pour pouvoir louer sur de courtes périodes pendant la saison estivale. Le bail à mobilité est très encadré. Il est signé entre le propriétaire d’un logement meublé et un locataire considéré comme occupant temporaire (étudiant, salarié en mission temporaire ou en formation professionnelle…). Il est d’une durée allant d’un à dix mois et il est interdit de le renouveler.
« Si le bail à mobilité est un outil qui peut convenir, sur Royan et ses alentours, il n’est pas rare de voir des propriétaires décider de façon unilatérale de dégager leur locataire à l’arrivée des beaux jours en dehors du cadre et sans aucune justification. Ce qui est interdit. Il va falloir renforcer les contrôles. Nous aurons d’ailleurs une question écrite sur le sujet au prochain conseil municipal de Royan », révèle Christophe Plassard qui est aussi conseiller municipal d’opposition.
Le risque est de voir se réduire les offres de logement saisonnier
Pour l’UNPI, la proposition de loi s’attaque cependant à tous les propriétaires sans faire de distinction entre les investisseurs et les autres. « Et ce n’est pas en décourageant la location de courte durée que tout le monde va se ruer sur la location à l’année. Le risque, en revanche, est de réduire les offres de logement saisonnier. On est un territoire touristique et s’il n’y a plus rien pour accueillir les touristes, que va-t-on devenir ? Le danger est réel », pointe du doigt le président de l’antenne royannaise de l’UNPI Stéphane Guérin.
« Selon plusieurs études concordantes menées fin 2023, neuf meublés de tourisme sur dix sont des résidences principales ou secondaires occupées par leurs propriétaires et louées de façon occasionnelle. À l’évidence, ces résidences n’ont donc aucune vocation à entrer dans le parc locatif de longue durée. Et sur 38 millions de logements en France, seuls 80 000 sont dédiés à l’activité de meublés touristiques. Ce qui représente 0,2 % du parc résidentiel français. Il est donc incontestable que le secteur de la location de courte durée est sans effet sur le marché locatif de longue durée », constate l’intéressé. Le calcul n’est donc, pour lui, pas le bon.
Christophe Plassard, de son côté, reconnaît que la location à l’année doit être plus incitative fiscalement pour le propriétaire. « Mais toute la partie fiscale de la proposition de loi n’est pas figée. Nous attendons les conclusions d’une mission chargée de plancher sur le sujet. Nous allons aussi voir comment le texte ressort des discussions au Sénat. » Les propriétaires loueurs de meublés touristiques seront certainement attentifs dans les prochaines semaines à la suite des événements.